La représentation des sentiments et de l'intimité peut prendre une multitude de formes. L'art contemporain s'en empare dans la réalité virtuelle, dans la performance voire dans le porno. On peut en avoir un bon aperçu dans les grands événements dédiés à la photographie. Les foires en font partie. Et les participants de Photofairs San Francisco n'ont pas manqué de proposer de nouvelles façons d'aborder ces thématiques.Dans leur série How We End, le duo Kate Stone & Hannah Schneider explore la complexité de la fabrique à souvenirs. Pendant trois ans, avec Stone à l'écriture et Schneider à l'image, elles ont amassé des éléments en lien avec leurs ruptures depuis le point d'un narrateur unique. « Il n'y a rien de véritablement personnel dans ces images. Tout cela vient d'Internet. Ce sont des images libres de droit. Mais ça parle à tout le monde », explique Stone à Creators.« Hannah écrivait une histoire qu'elle m'envoyait ensuite et je produisais les images pour accompagner le texte », continue Stone. « Les images sont censées représenter la scène où la rupture a eu lieu. L'idée, c'est que quand vous racontez une histoire, notamment très personnelle, on en fabrique forcément certains aspects. Ces images reflètent le fait que ces récits peuvent être fragmentés ou décousus et ont des trous, comme on a des trous de mémoire. »L'amour et la sensualité dépassent l'expérience humaine dans les clairs-obscurs de Shen Wei. Comme avec Peach Tree par exemple — le pêcher représente l'amour et la séduction dans la culture chinoise. « Le jeu entre les éléments positifs et négatifs fait dialoguer des sentiments contradictoires, peur, attirance, joie, solitude ou absence », écrit la galerie dans son communiqué.Simon, le portrait d'un croque-mort colombien, prouve que l'élégance et le romantisme ne sont pas l'apanage de la jeunesse. L'image aux couleurs vives détonne avec les portraits habituellement crus de Bruce Gilden. « C'est la photo préférée de la femme de Bruce. Ils l'ont chez eux et elle l'embrasse tous les jours », précise Chelsea Jacop, qui représente Magnum Photos.La série Valleys of Dolls de Steven Klein peuvent paraître déconcertantes au premier abord. L'une des lectures proposées est de les considérer sous le prisme d'une critique des standards de beauté par l'industrie du divertissement, comme le suggèrent les mises en scène très étudiées.Qui a dit qu'on ne pouvait pas apprécier un bon bouquin dans le plus simple appareil sur une pelouse entre amis ? La relation platonique qui unit ces personnages révèle la poésie du corps humain dans cette image issue de la série Poem de Mona Kuhn — les figures indolentes de Kuhn renvoyant plus à une forme de sensualité qu'à la seule sexualité.« Ryan McGinley a recruté des mannequins et ils ont embarqué pour un road trip aux États-Unis. Ils ont rencontré plsueirus dresseurs d'animaux et ont basique ment laissé les animaux faire ce qu'ils voulaient », explique Susan Sherrick de la galerie Ratio 3 à Creators, à propos de la photo Lying Lamb. Ces images sont certainement subversives mais elles mettent aussi en avant la relation affectueuse qui peut se tisser entre des animaux et des humains.Pour retrouver les autres éditions de Photofairs, allez faire un tour par ici, il y a toutes les infos que vous cherchez.
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Kate Stone & Hannah Schneider chez Rubber Factory
Shen Wei chez Flowers Gallery
Bruce Gilden chez Magnum Photos
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