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Culture

Les perspectives de Paolo Remogna déconstruisent la ville

Paris n’a jamais eu l’air aussi dense et compact que sous l’objectif de l'architecte italien.
Toutes les photos sont publiées avec l'aimable autorisation de Paolo Remogna.

La promiscuité est l'un des trucs les plus chiants dans le fait d'habiter dans une grande ville. Et d'autant plus dans une ville comme Paris, avec ses rues qu'on peut qualifier de tout ce qu'on veut mais pas vraiment de larges, son flux incessant de piétons et de véhicules, et ses logements fortement mitoyens. Je connais un paquet de gens qui détestent la capitale pour cette raison — et pour plein d'autres, comme devoir débourser 8 balles pour une pinte, 700 pour un studio moisi et passer en moyenne 30 minutes dans un métro souvent bondé. Mais ces mêmes petites artères font aussi tout son charme : emmenez donc un Américain sur l'avenue Foch, dites-lui que c'est la plus large voie de Paris et guettez sa réaction. Normalement — et c'est compréhensible — il va se payer votre tronche.

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En 2012, l'Insee estimait la densité de population de Paris à 21 258,3 habitants par kilomètre carré — à titre de comparaison, Berlin tourne à moins de 4000 et Londres, un peu plus de 5000. Autant dire qu'on vit un peu les uns sur les autres. Et donc, comme si ça ne suffisait pas, il se trouve des types qui ont décidé de rendre Paris encore plus dense et compacte qu'elle ne l'est déjà. Paolo Remogna, un architecte d'origine italienne basé à Paris, poste tous les jours — "ça va faire bientôt 4 ans !" dit-il à The Creators Project —, sur son compte Instagram Freepy, des vues parisiennes qui confirment complètement ce sentiment de promiscuité urbaine.

Ce qui intéresse justement Remogna, c'est "l'idée de couche, couches de vie, d'histoires, de temps, de géométries". Il reconnaît que son métier influence sa manière de voir le monde. Et explique se balader dans Paris dès qu'il peut : "Il y a du très ancien comme du très moderne. Tout ce que j'aime". Ses coins préférés ? La Défense, le Palais Royal, le Centre Pompidou. "J'adore voyager, ça m'inspire, j'aime découvrir et j'aime le faire à travers la photo bien évidemment."

Et ses photos sont une véritable mine d'or pour découvrir la capitale justement. Que Remogna accompagne toujours de petits textes. "J'aime l'idée de raconter un moment de vie avec une photo et un texte. Je donne autant d'importance aux textes qu'aux photos, les deux vont souvent avec. C'est un peu comme si mon journal intime tombait dans le domaine publique."

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Tous les mercredis, il imagine d'ailleurs une très courte nouvelle, #thewednesdaywindowtale, l'histoire d'une personne qu'il verrait à une fenêtre. "Le wednesdaywindowtale concrétise ma volonté de donner vie à des personnages, réels ou inventés, qui habitent mon esprit. C'est parfois ma manière de dire les choses, en racontant la vie des autres, qui est aussi un peu la mienne…" L'idée lui est venue après avoir vu sa mère passer du temps à observer ses voisins par la fenêtre et s'imaginer ce qu'ils pouvaient bien faire. Remogna glisse enfin : "Je suis un rêveur.."

Retrouvez Paolo Remogna sur le compte Instagram @freepy. Cliquez ici pour retrouver notre sélection hebdomadaire Mardi Insta.