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Culture

Qui veut vraiment du « cadeau » de Jeff Koons ?

L’artiste-star américain veut installer un bouquet de tulipes géant à Paris, en hommage aux victimes des attentats.
Image de Une : Jeff Koons devant ses “Tulips”. Photo : Regina Kuehne / Keystone.

Suite aux attentats qui ont touché la France, les hommages ont été nombreux, venus du monde entier. Notamment de la part des artistes. L’un d’entre eux a carrément décidé « d’offrir » une œuvre à la Ville de Paris, en signe de « fraternité ». Il s’agit de l’inénarrable Jeff Koons. Le célébrissime artiste-star américain a, plus exactement, répondu à l’invitation de l’ambassadrice des États-Unis en France, Jane D. Hartley, afin de « faire un geste », au nom de l’Amérique, « envers le peuple de France », comme le rapporte Le Monde.

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Après avoir activement réfléchi à la forme de son précieux présent, Koons a donc imaginé un bouquet de tulipes multicolores en bronze, acier et aluminium, tenu par une main rappelant à la fois celle de la Statue de la Liberté et les hommages déposés sur les lieux des attentats. L’œuvre est sobrement intitulée Bouquet of Tulips. « J’ai eu cette idée d’une main offrant des fleurs. C’est le principe : l’image d’une offrande, pour montrer notre solidarité, notre amitié avec le peuple de France, mais aussi pour témoigner de notre deuil, du partage de la perte de ces victimes, et de notre soutien à leurs familles », expliquait l’artiste au Monde.

Si on pouvait imaginer une création plus originale — son hommage peut être vu comme une simple variante de ses Tulips de 1995 —, c’est surtout la présentation du projet comme « don » qui fait hausser les sourcils de certains. Le montant des coûts de fabrication et de l’installation courant 2017, estimé à trois millions d’euros indique Télérama, seraient tout de même à charge de mécènes, selon les anciens marchands parisiens de l’artiste, Emmanuelle et Jérôme Noirmont.

Jeff Koons lors de la présentation de son projet le 22 novembre. Photo : Michel Euler / AP

Autre objet de polémique, épinglé par Libération : l’absence de consultation de la direction des deux musées qui jouxtent l’emplacement de la future sculpture — le Palais de Tokyo et le Musée d’art moderne de la Ville de Paris — mais aussi de la validation des Architectes des Bâtiments de France — le Palais de Tokyo, datant de 1937, étant protégé. La mairie de Paris se félicite ouvertement de cette initiative, au fond plutôt louable, qu’elle a piloté seule. Alors, doit-on vraiment se réjouir de ce « cadeau » imposé et — soyons honnêtes — franchement laid ?

Affaire à suivre.