Robert est assez moche mais vient en paix
Image de Une : Robert l'extra-terrestre au bureau. Retrouvez tous les selfies de Robert-Maurice Debois sur son compte Instagram. Toutes les photos sont de Brice Krummenacker.

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Culture

Robert est assez moche mais vient en paix

Plutôt que de poster ses selfies, Brice Krummenacker balance ceux de son jumeau galactique, Robert l’extra-terrestre.

À la plage, au Lavomatique, dans le métro, à poil, au bureau, en tenue d’intérieur, en train de manger des pâtes… Robert-Maurice fait des selfies partout et les poste allègrement sur les réseaux sociaux. La seule différence entre lui, vos potes narcissiques et les hordes d’adolescentes en mal de reconnaissance, c’est que Robert-Maurice Debois n’est pas tout à fait un des nôtres. D’abord, il aime les kebabs à la kryptonite et les frères Bogdanov, ensuite il vient de la planète Gaia, dans l’amas globulaire M13.

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Non, je ne suis pas en train de me payer votre gueule. OK, Robert n’existe pas vraiment mais son compte Instagram est bien réel, lui. Ce gentil alien à tête de bite est l’œuvre du photographe Brice Krummenacker. Le Frankenstein du dimanche a eu un jour l’idée un peu farfelue de détourner la formule « je pense donc je suis » en « je pose donc je suis ». Ainsi est né Robert. Présent sur Instagram, mais aussi Facebook et Tinder, il incarne le projet de l’artiste parisien, La vie ordinaire de Robert l’extra-terrestre, présenté au festival Circulation(s), au Centquatre à Paris, aux côtés de 23 autres jeunes photographes européens.

Krummenacker dit faire très peu de « vrais » autoportraits : « c’est pour ça que j’ai créé le personnage de Robert l’extra-terrestre, c’est un peu mon jumeau galactique, on va dire, il me sert à faire mes autoportraits mais qui restent camouflés ». Il précise, toujours au micro de Marie Richeux sur France Inter : « Je suis assez pudique, Robert me permet d’étudier les réseaux sociaux mais sans étaler ma vie privée. » À travers les photos de Robert, le photographe de 38 ans dit exprimer son quotidien. « [Il] a une vie tout à fait ordinaire, comme la mienne d’ailleurs. »

Le but : voir si un personnage fictif peut devenir réel — voire populaire sur les réseaux sociaux. Après avoir passé beaucoup de temps à étudier les codes des réseaux sociaux, Brice les reprend pour mettre en scène son alter-ego cosmique. Habitués aux photos de mode, il immortalise Robert dans un univers très léché, qu’il veut presque cinématographique. « Robert c’est aussi un message de tolérance, il est très loin des canons de beauté traditionnels, il a vraiment une très grosse tête. Ça m’amuserait beaucoup d’être contacté par une grande marque pour faire une campagne mode avec Robert. »

Vous pouvez retrouver Robert l’extra-terrestre au festival Circulation(s), au 104 à Paris jusqu’au 26 juin 2016, et sur Instagram, Facebook ou Tumblr. Peut-être aurez-vous même la chance de le matcher sur Tinder. Pour en savoir plus sur son jumeau terrestre, cliquez là.