FYI.

This story is over 5 years old.

Dalí

Quand Dali et Disney faisaient un film

« Destino » est un court-métrage musical trop dérangeant pour « Fantasia ».

De la carrière de Salvador Dalí, on retient essentiellement — et à raison — ses peintures surréalistes ainsi que le personnage public. Pourtant, Dalí n'a jamais cessé d'expérimenter d'autres médiums. Que ce soit au cinéma avec Un Chien Andalou de Louis Buñuel ou à plusieurs reprises en transposant son univers dans le monde de l'animation. Le peintre espagnol entretenait d'ailleurs avec Walt Disney une relation épistolaire entre amitié et projets professionnels. Le fruit de ces échanges sera un court-métrage d'animation entamé en 1945 et publié uniquement en 2003 : Destino.

Publicité

Il s'agit d'un clip pour le morceau Destino du compositeur mexicain Armando Dominguez et joué par Dora Luz. On se promène pendant presque 7 minutes aux rythmes des déambulations d'une femme dans des univers typiques du peintre. Au programme : déserts, statues, téléphones dégoulinants. Dans un article du New York Times, Dalí décrit ce film comme « une fantastique démonstration du problème de vivre dans le labyrinthe du temps ». Évidemment, Walt Disney est plus terre à terre et ne fait qu'ajouter que c'est simplement « l'histoire d'une fille à la recherche du grand amour ». À vous de choisir si vous trouvez l'ensemble plus « prise de tête » que « conte de fée » ; une chose est sûre, on assiste dans ce court à un concert de deux maîtres se donnant carte blanche pour notre plus grand plaisir.

Commencé en 1945, ce projet ne fut abouti qu'en 2003, 14 ans après la mort de Dalí et 37 après celle de Disney. C'est en réalisant Fantasia 2000 que le neveu de Walt, Roy E. Disney, retrouve les bases de Destino : 22 toiles et 135 croquis réalisés par Dalí et le storyboarder John Hench. Pour terminer le projet, Hench, alors âgé de plus de 90 ans, est revenu travailler chez Disney. Le résultat est ci-dessous en intégralité.