Un maître-espion nord-coréen aurait rejoint la Corée du Sud

Deux responsables nord-coréens haut-placés — et notamment un colonel de l' armée qui est spécialisé dans l'espionnage de la Corée du Sud — auraient déserté pour rejoindre ce pays en 2015, comme l'a déclaré Séoul ce lundi.

Cette révélation a fait suite à une autre annonce de Séoul, selon laquelle 13 travailleurs d'un restaurant géré par la Corée du Nord dans un pays tiers — dont le nom n'a pas été divulgué — auraient fui en groupe vers la Corée du Sud un jour plus tôt.

Ce lundi, les ministères sud-coréens de l'Unification et de la Défense ont indiqué qu'un colonel de l'armée nord-coréenne avait fait défection l'an dernier et avait obtenu l'asile politique. Il avait travaillé dans le Bureau de reconnaissance générale (GRB), un organe secret qui se concentre sur les activités d'espionnage contre le Sud.

Un officiel anonyme a indiqué à l'agence de presse sud-coréenne Yonhap qu'il s'agissait du militaire le plus gradé à avoir fait défection, ajoutant que ce dernier aurait « livré des détails sur les opérations [du GRB] contre la Corée du Sud aux autorités d'ici ».

Les autorités sud-coréennes ont refusé de commenter cette information et de donner davantage de détails.

Le ministère de l'Unification, qui gère les questions relatives à la Corée du Nord, a également indiqué qu'un cadre de la diplomatie nord-coréenne posté dans un pays africain avait fui vers la Corée du Sud l'année dernière avec sa famille.

Ces révélations ont confirmé des informations plus anciennes livrées par les médias sud-coréens. Ce n'est pas dans l'habitude du gouvernement sud-coréen de reconnaître publiquement la défection de responsables du Nord.

Le principal parti d'opposition libérale, le Minjoo Party, a accusé ce lundi le gouvernement de la présidente Park Geun-hye d'essayer d'influencer l'électorat conservateur en vue des élections parlementaires prévues pour ce mercredi, en ayant annoncé la défection des employés de restaurant la semaine dernière.

Les deux ministères ont nié avoir révélé ces informations lundi dans une logique politicienne, et ont déclaré que les révélations en question relevaient de l'intérêt général.

Les deux Corées s'affrontent férocement depuis la guerre de Corée de 1950-1953. En mars de cette année, le nombre de Nord-Coréens qui ont fui leur pays pour le Sud était d'environ 29 000 personnes, en comptant les 1 276 de l'année dernière. Ce chiffre est en baisse constante depuis un pic de départ en 2009.

La défection d'un haut-gradé du GRB serait un avantage pour Séoul. Le Nord a mis en place ce bureau en 2009, en consolidant plusieurs agences de renseignement afin d'unifier les opérations visant le Sud.

À la tête du GRB, le général Kim Yong-chol est accusé par le Sud d'être derrière l'attaque à la torpille de 2010 qui avait coulé un navire de la marine sud-coréenne et tué 46 marins. Le Nord nie toute responsabilité dans ce naufrage.

Cette agence est également connue pour son équipe d'élite de spécialistes en informatique qui cherchent à infiltrer les réseaux du Sud et d'autres pays, afin de mener des cyber-attaques contre des institutions clés.

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