Toutes les performances sont au festival DO DISTURB

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Culture

Toutes les performances sont au festival DO DISTURB

Rendez-vous au Palais de Tokyo du 21 au 23 avril pour trois jours de corps et de fête.

Cet article a été créé avec Le Palais de Tokyo dans le cadre du Do Disturb Festival. Pour plus d'informations, veuillez cliquer ici. En deux ans, le festival DO DISTURB au Palais de Tokyo est devenu LE rendez-vous incontournable de la performance ! Cette troisième édition finira de convaincre les derniers (ils doivent être trois), qui n'y auraient pas encore pointé le bout de leur nez (et de leur corps).

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Car il s'agit bien du corps dans la performance. Engagé tout entier, dans sa chair et ses intimes convictions. Pour l'artiste, la performance est en effet un incroyable outil pour réagir à l'air du temps, dire ce qu'il a à exprimer dans un espace et un temps délimités. Un outil de réaction immédiate, donc. Citons à cet égard Vittoria Matarrese, commissaire générale du festival qui décrit la performance comme « une forme de réactivité au monde qui nous entoure ».

Prenons l'exemple de l'artiste Lara Schnitger. Elle va animer au sein du Palais de Tokyo Suffragette City, véritable manifestation à la lisière du politique et de l'art. Avec ses panneaux, ses banderoles, elle reprend les codes des manifestations féministes radicales des années 70, mais aujourd'hui, son cortège peut tout à fait faire écho aux manifestations anti-Trump./p>

Lara Schnitger Suffragettes City (Washington D.C.), 2017 Courtesy the artist, Anton Kern Gallery, New York, Photo: Alex Yudzon

Chaque spectateur y mettra et y projettera ce qu'il voudra, mais l'essentiel reste que la performance fasse manifeste.

Dans l'histoire de l'art la performance est un genre à part, mais il faut savoir que c'est un nourrisson. Alors il est vrai que lorsque l'on pense performance, le grand public a tendance à imaginer un artiste se rouler dans la farine et crier ou gesticuler dans tous les sens dans une galerie ou un musée. Que nenni. Tout cela a plus de consistance et de sens que certaines apparences. La performance, un nourrisson certes, mais qui a appris à marcher. D'abord grâce aux grands pionniers. Au sein du Bauhaus. A l'origine c'était un institut des arts décoratifs et industriels à Weimar (de 1901 à 1914), devenu ce grand mouvement qui a révolutionné le design, la photographie, l'architecture et la danse.

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La danse ! C'est là que les bases de la performance ont été posées. Il faut imaginer les soirées du Bauhaus, organisées par Oskar Schlemmer et ses élèves de l'atelier de théâtre. Folles autant que pensées, elles sont à l'origine du développement de l'art de la perf. Schlemmer disait : « Dès le premier jour de l'existence du Bauhaus, la scène était présente, car dès le premier jour, la pulsion du jeu était présente. Il s'exprimait dans nos soirées exubérantes, dans les improvisations et dans les masques et les costumes imaginatifs que nous réalisions. »

Tout cela, on le retrouvera au Palais de Tokyo ; exubérance, pulsion du jeu, imagination prolifique ! Et puis, la performance fit des enfants aux Etats-Unis, en Caroline du Nord au sein de l'Université libre du Black Mountain College, clairement un Bauhaus américain. C'est là qu'en 1952, John Cage y fait son premier happening, avec Merce Cunningham et Robert Rauschenberg. Des happenings, il y a en aura des centaines au Palais de Tokyo.

Enfin, on peut aussi parler des petits fils et filles de la performance : Marina Abramovic, évidemment, qui en 1975 ingurgite un kilo de miel, un litre de vin puis au rasoir dessine une étoile à cinq branches autour de son nombril. Daniel Spoerri, lui, le 23 avril 1983, dans le parc du domaine du Montcel à Jouy-en-Josas, organise une énorme performance. Il sert à 120 personnes des tripes et des abats (bon appétit). Les mets et ce qui reste sur la table (couverts, assiettes, verres, nappes, bouteilles) sont enterrés dans une vaste tranchée de 40 mètres creusée à la pelleteuse. Et comment ne pas évoquer Ben ? (oui celui qui a fait un tabac grâce à son écriture blanche sur vos trousses d'ados). A partir des années 1960, il produit des performances intitulées « Vomir », « Hurler », ou « Dire la vérité », qu'il réalise non loin de son magasin rue Tonduti de l'Escarène et dans les rues de Nice.

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Alex Baczynski-Jenkins, Us Swerve (2016). Produced and commissioned by Basel Liste Performance Programme curated by Fabian Schoeneich, Basel. Courtesy of the artist. Photo: Daniel Perez

Au Palais de Tokyo tous les performeurs vous prendront de la même façon par les tripes ou plutôt par la main, mais vous verrez sur place. Au programme de cette édition figurent plus de 40 propositions au croisement de la danse, du théâtre et de la musique. On voudrait citer tous les projets. Tous plus beaux, fous, inventifs les uns que les autres. Alex Baczynski-Jenkins qui a créé une chorégraphie pour des performeurs en rollers (ambiance Main jaune comme dans le film La Boum…) qui entrent en orbite les uns avec les autres tout en récitant, remixant et reformulant des lignes de poésie sur le désir.

Citons aussi Benedetto Bufalino et son terrain de basket sur le palier d'honneur, un terrain de sport recouvre le sol orange où tout le monde sera obligé d'y mettre un pied.

Benedetto Bufalino, Le terrain de basket du Palais de Tokyo, 2017 © Benedetto Bufalino

Vous l'avez compris, il sera donc beaucoup question de jeu pendant ce week-end. De désir également avec Jacopo Miliani et son Slow Dance Without Name qui déconstruit l'acte du strip-tease. On se calme, ce sera sage mais on espère vous avoir fait quand même saliver.

Cette année, le Palais de Tokyo a invité les festivals de performance et de spectacle vivant les plus dynamiques au monde : Actoral (Marseille, France), Camping CND (Pantin, Lyon, France), Dias Da Dança (Porto, Portugal), Santarcangelo Festival (Italie), TBA Festival (Portland, Etats-Unis),, ou encore Nuits sonores… A ce sujet, réservez déjà votre nuit du samedi pour la [Carte blanche à Nuits sonores x Mutante au YOYO](http://bit.ly/billet-la- nuit_) (de 23 h à 6 h du matin) avec Calling Marian, Portable (live), Veronica Vasicka et Powell). Tu danses ?

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DO DISTURB au Palais de Tokyo, de jour comme de nuit, les 21, 22 et 23 avril 2017.

Pour faire du roller, chanter, danser, jouer au basket on vous conseille de consulter [le programme](http://bit.ly/programme-do- disturb_) car mieux vaut être organisé que passer à côté du slow ou du panier de sa vie.

Pour les gourmands, il y a la formule du Pass 3 jours. Pour les gourmands et les alcooliques, il y a cette autre formule : Pass 3 jours + « La Nuit ». Et pour les autres, rendez-vous sur l'event Facebook.

Ce contenu a été financé par le partenaire et créé en collaboration avec l'agence créative de VICE, indépendamment de la rédaction de Creators.