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Art

Bienvenue dans une mer de pneu

Les photos de Pejac montrent que quelque chose ne tourne pas rond.
Pejac, Heavy Seas, 2016. Images courtesy the artist

L’image ci-dessus est vraie. Au cas ou vous en doutiez, non il ne s’agit pas d’un montage ou d’un décor de cinéma. Ça se passe dans un cimetière de pneu et c’est le set de Heavy Sea, une série photo de l’espagnol Pejac, commencée en 2013 par des aquarelles. « C’est une sorte de cauchemar poétique devenue réel. Être entouré de centaines de milliers (ou de millions) de pneus est à la fois excitant et perturbant. Plus qu’une décharge, cela donne l’impression d’être dans un cimetière sans fin. » Explique l’artiste à The Creators Project.

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Pejac s’est fait connaitre pour ses peintures et par le street art. Passer à Heavy Sea et à la photographie a changé son processus créatif. « Avoir la possibilité rendre réel un fiction a été une expérience forte. Ça a été très excitant mais aussi tout à fait dramatique. » Si Pejac ne donne pas précisément le lieu du shooting, on sait qu’il existe de telles décharges dans le Colorado à la Tire Mountain mais aussi, et surtout, au Koweït où se trouve le plus grand cimetière de pneu au monde. « Plus je passe de temps là-bas, plus il me semble évident qu’il y a un problème de couple entre l’humanité et la planète. »

Si seule, les photos de Heavy Sea semblent venir du photojournalisme, la simple insertion dans ces paysages désolants d’une bouée orange, permet à Pejac de s’accaparer le lieu pour prendre la parole. Une composition simple pour un message tout aussi simple : on se noit dans notre merde, il s’agirait de faire quelque chose. « J’ai toujours été sensible aux causes environnementales, c’est quelque chose qui a toujours influencé mon travail. La possibilité de montrer la façon dont on maltraite notre planète me semble être ce que je dois faire. Ça me permet aussi de me sentir moins coupable. »

Tous les travaux de Pejac, sont sur son site.