View of the exhibition, Alex Prager. Galerie des Galeries, Galeries Lafayette Paris © Thibaut Voisin
Inutile d’être né avant l'âge d'or d'Hollywood pour être sensible à l’oeuvre d'Hitchcock, pas non plus besoin d'être un cinéphile pour succomber à Marlon Brando en t-shirt blanc. Les icônes de cette époque sont à jamais les visages du cinéma, les figures du divertissement sur grand-écran. Alex Prager a 36 ans et est donc née bien après Cary Grant mais pourtant ses travaux sont empreints de cette grande époque du cinéma. Ses photographies récentes ainsi que le court métrage « La Grande Sortie », achevé cette année, sont actuellement exposés à la Galerie des Galeries (Lafayette), à Paris.Tous ces travaux baignent dans cet esthétisme suranné du cinéma des années 50. Ici pas de clichés pris sur le vif, tout est savamment mis en scène et contrôlé. Les expressions sont caricaturales, les figurants trop bien habillés, l'éclairage est méticuleux, chaque individu est visuellement intéressant ou détestable.« La Grande Sortie » est une vidéo de 10 minutes commandée par la Scène 3 de l'Opéra National de Paris. Ce court métrage s'inspire d'un ballet chorégraphié par Emilie Cozette et explore l'angoisse qui accompagne une performance publique. Après une minuscule erreur, Cozette devient peu à peu dépassée par la pression d'un public pourtant indifférent, et la performance s'effondre. Accompagnée par la respiration lourde de la danseuse, le film s'interrompt lorsque Cozette se voit se juger par elle-même depuis les tribunes, un air de dégoût au lèvres.
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