Istanbul se moque des dimensions

Alors qu’on existe — il me semble — en trois dimensions, on passe un temps incroyable à regarder des images en 2D. Certes, les images en deux dimensions et les technologies qui nous les créées évoluent et offrent des façons de plus en plus convaincantes de « faire comme si », mais cela ne suffit pas. La réalité virtuelle semble être un pas vers cette abolition des frontières mais est pour le moment difficile d’accès. Au 19ème siècle, le chercheur Edwin Abbott imaginait dans sa nouvelle Flatland: A Romance of Many Dimensions, un monde qui se jouait des dimensions et des perceptions. C’est en s’inspirant de ce livre que le photographe turc Aydın Büyüktaş a réalisé une série photo sur sa ville nommée Flatland.

Pour réussir à donner à ses images ce coté « inception », Büyüktaş a créé une simulation 3D d’Istanbul qu’il remplit ensuite avec des photos prises par son drone.

« Le plus dur, c’était d’attendre la bonne météo. Tellement de fois, tout était près et je suis rentré bredouille à cause du temps, de problème technique, d’autorisations de vol ou même d’attaques d’oiseaux. » explique le photographe à The Creators Project.

Au début Büyüktaş collait manuellement ses photos pour obtenir ses montages, mais n’arrivant pas à un résultat satisfaisant, il finit par se tourner vers Photoshop. Évidemment, on lui parle souvent du film de Christopher Nolan, mais son inspiration, Büyüktaş l’a trouvé dans Flatland et dans Hyperspace, un livre de 2006 par Michio Kaku traitant lui aussi des questions de dimensions.

« J’étais très impressionné par ce livre, par sa capacité à illustrer la complexité des perceptions de dimensions. Le fait que ce livre tente d’expliquer les transitions inter-dimensionel, et les rapports entre seconde et troisième dimension était parfait pour mes recherches, c’était exactement ce dont j’avais besoin. »

Découvrez tous les travaux d’Aydın Büyüktaş sur son site.