Silver Tongued, 2014. All images courtesy of the artist
La broderie est souvent associée à un passe-temps un peu niais pour jeunes filles en fleur attendant de leur prince charmant et les vieilles filles qui s’enivrent des romans de Jane Austen. Mais cet art du textile prend une toute autre dimension avec Sally Hewett. L’artiste britannique sort non seulement la toile du cadre, en créant des œuvres en trois dimensions, mais elle opère dans un registre plutôt surprenant : ses modèles sont ni plus ni moins que les imperfections du corps humain — boutons, veines, vergetures, poils… Rien de très glamour a priori.« Ce ne sont pas les corps à la beauté conventionnelle qui attire mon attention, ce sont les corps qui ont une histoire, qui ont été éprouvé par les expériences, qui sont décorés par les bleus, les cicatrices, les boutons, les vergetures, les veines — les corps qui ont une marque de vie », écrit Hewett. « Des corps uniques et singuliers. Mais aussi les corps qui ont été délibérément altérés et décorés — par la main humaine plutôt que par la vie — les tatouages, la chirurgie plastique, le rembourrage, etc. »En mettant ses œuvres dans le cadre de la broderie, Hewett insiste sur le contraste entre un loisir domestique et décoratif, auquel on associe généralement cette pratique artistique, et la légère gêne provoquée par ses gros plans de l’intimité imparfaite. Les œuvres d’Hewett, bien qu’en tissu, ont également la particularité d’avoir l’air aussi souples que de la vraie chair. « La plupart des matériaux sont du jersey élastique comme du lycra ou un truc appelé peau d’ange qui est très délicat, presque transparent », dit-elle à The Creators Project. « Je pense que comme le tissu est étiré sur le capitonnage, on dirait une sorte de peau — et comme ça le recouvre, ça montre également ce qu’il y a en dessous. »Rincez-vous l'œil ici :Pour en savoir plus sur le travail le Sally Hewett, cliquez ici.
Publicité