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Quel est votre talent caché le plus embarrassant ?

On a tous de sales petits secrets.

Mardi dernier était diffusée la finale de l'émission « La France a un incroyable talent » sur M6. Durant trois heures, des gens ont joué de la flûte avec leur nez pour tenter de décrocher le titre de champion. Comme on n'est pas Jean-Marc Morandini, on ignore qui a gagné.

En revanche, ce qu’on sait, c’est qu’on travaille entourés de gens bourrés de talents cachés : une de nos collègues – qui cache par ailleurs un passé Cosplay qu'elle dit aujourd'hui « assumer » – a passé l’option jonglage au bac ; un autre est si incroyablement souple qu’il peut passer la jambe derrière la tête (on le soupçonne de s’autosucer, bien qu’il nie avoir essayé). Quand on a fini de poser la question au bureau, on est allés la poser dans la rue à de parfaits inconnus.

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Jamal, 29 ans, étudiant

VICE : Salut ! C'est quoi le talent que tu caches à tout le monde ?
Jamal : Courir avec des talons aiguilles.

Tu le fais régulièrement ?
À chaque Gay Pride. J’aimerais le faire plus souvent, mais ça le fait pas trop d'aller en cours en talons. Cela dit, ça pourrait être marrant.

Les mecs à la Gay Pride te trouvent particulièrement doué ?
Là-bas, j’ai de la concurrence. Mais c'est vrai que je gère quand même pas mal : par exemple, les pavés ne me dérangent pas du tout, et même saoul, j'y arrive très bien. Je dois rendre jalouses quelques meufs.

Coraline, 19 ans, étudiante en cinéma

Coraline : J'imite l’otarie comme personne.

Tu peux nous le faire ?
Euh… OK. [cri de l'otarie, tout en tapant dans les mains]

Ahah ! Comment as-tu découvert ce talent ?
Ça date de l'époque où j'allais au cirque et au zoo, c'est-à-dire il y a très longtemps. J’avoue que je me suis souvent entraînée dans ma chambre quand je m'emmerdais. Quelquefois ça ressort, en soirée, quand je ne me rends plus compte que c'est embarrassant. J'aimerais bien en croiser une pour voir si j'arrive à communiquer avec elle.

Marvin, 18 ans, étudiant en multimédia

Marvin : J'arrive à péter et roter en même temps.

Tu me rends jaloux. Tu nous montres ?
C’est seulement quand je bois du Coca. Quand j'étais petit, ma nounou me disait que si j'essayais de péter et roter en même temps, j'allais avoir une crise cardiaque. Et une fois, j'ai bu du Coca et j'y suis arrivé.

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Tu n'as pas eu peur de mourir ?
J'ai eu peur. Mais, dès que j'ai vu que j’étais vivant, ça m'a fait marrer.

Et ta copine, ça la fait rire ?
Non, non. Elle va me lâcher si je fais ça devant elle. Les filles n'ont pas le même sens de l'humour, même si elles pètent tout autant que les mecs.

Johanna, 19 ans, étudiante en sciences du langage

Johanna : Je sais faire bouger mes seins comme le font les bodybuildeurs avec leurs pectoraux. Ça fait vraiment bizarre et c'est pas très sexy. Déjà que chez les types c'est ridicule, alors sur moi t'imagines…

Bah non, pas très bien, tu veux bien nous faire une démo ?
Ouais, mais avec mes vêtements…

Tu penses que tu peux séduire avec ça ?
J'ai essayé et ça ne marche pas. Ça fait « macha » – la macho féminine. Même saoule, je me retiens. Je préfère chanter une chanson de Fauve en public plutôt que jouer des pecs.

Natanaël, 22 ans, graphiste freelance

Natanaël : Je suis un cavalier émérite, j’ai mon galop 7.

C’est pas vraiment un talent « caché ». Et en quoi c’est embarrassant ?
Je n'en ai pas honte, mais on me juge dessus. Ça fait un peu meuf, surtout quand tu sais que j'ai fait cinq ans de couture avant.

OK. On te charrie beaucoup ?
Ouais.

Adriana, 27 ans, gérante d'un resto

Adriana : Je suis une sorcière.

Comment ça ?
Ma grand-mère est sorcière. Je viens d'un pays de l'Est, et ça se transmet de mère en fille, sans sauter les générations. Mais mon copain préfère que je dise « fée », il trouve ça plus joli.

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Et t'as des exemples de recettes magiques ?
J'ai déjà guéri une fièvre en mettant des pommes de terres râpées dans un torchon sur le front de la personne malade, et j'ai soigné la grippe de mon copain avec des oignons brûlants.

Ben c'est super, c'est pas gênant du tout.
Si, y'a plein de gens qui considèrent que c'est de la folie. Après, il faut faire la part des choses, entre ce qui relève de la superstition, de la tradition, du don.

Océane, 22 ans, étudiante en histoire

Océane : Ma force extrême. J'ai longtemps fait de l'athlétisme – ma spécialité était le 400 mètres haies. J'ai même été championne de France. À la fac, les mecs et les filles me demandaient tout le temps de secouer le distributeur de boissons. Et ça me permet de ne pas avoir de problèmes en boîte.

On fait un bras de fer ?
Bof… Tu vas perdre. Le problème, c'est que je pense que les mecs ont peur de moi. Pour draguer, des yeux de biche sont plus efficaces que des abdos plus développés que ceux d’un mec. En partie à cause de ça, j'ai arrêté la musculation et je mange du chocolat.

François, 24 ans, étudiant en école de commerce

François : Je sais très bien imiter le bruit de la truie qui se fait égorger.

Tu peux nous le faire ?
Oui, Gruuuuuuuiiiiik.

En effet. Tu t'es beaucoup entraîné ?
Oui, surtout au collège, c'était mon jeu préféré. Ça faisait marrer les copains, ils me demandaient de le faire tous les jours.

En cours, aussi ?
Ouais, ça faisait un peu chier les profs, mais ils ignoraient que c'était moi.

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Quand est-ce que tu as pris conscience que c'était gênant ?
Au bout d'un an, vers la 4e. Ça devenait tellement régulier que c'était presque compulsif, j'ai arrêté avant que ça ne devienne un vrai tic. Et parce que ça ne m'aidait pas du tout à pécho des meufs.

Damien, 27 ans, vendeur dans le prêt-à-porter

Damien : À l'occasion de mon enterrement de vie de garçon, mes potes m'ont déguisé en lapin. Depuis, j'adore imiter cette bestiole et je suis plutôt doué.

Tu le fais fréquemment ?
Dès que je peux, ouais. Je fais le lapin même avec ma femme. Quand on regarde un film, à table…  Avant, je me déguisais en superhéros. Maintenant, je me déguise parfois en lapin superhéros. Je peux aussi faire le lapin fantasque mais là, même moi je suis embarrassé. Il faut avoir pris quelques verres avant.

Ta femme ne te dit rien ?
Tant que je ne fais pas le lapin au lit, elle est OK.

Antoine, 19 ans, étudiant en cinéma

Antoine : Pour payer mes études, je distribue des flyers pour les sex-shops et les clubs de striptease de la rue Saint-Denis. Je suis le meilleur distributeur, et surtout le plus fort pour envoyer directement les clients dans des boîtes louches. Je marche au pourcentage, je prends pas mal de fric grâce à ça.

Comment tu as trouvé ce job – et ainsi découvert ton talent caché ?
Sur Leboncoin, mec. Ça me paie mes études. Mais c'est pas un truc que je mettrai sur mon CV.

Ouais, je vois. Et t'en parles autour de toi ?
Je m'en vante quand je suis saoul. Mais ces endroits sont vraiment glauques, t'sais.